L’aviation en haute vallée de la Bièvre

Suivant l'esprit inventif des frères Montgolfier ou de Clément Ader, les Français ont été les pionniers de l’aviation naissante au début du 20e siècle. Le sud-ouest parisien et tout particulièrement le plateau de Saclay sont considérés comme le berceau de l'aviation. Vous en trouverez ici une brève histoire.

De la source de la Bièvre jusqu’à Verrières-le-Buisson et Massy, la Haute vallée de la Bièvre est limitée au nord par la plaine de Versailles puis le plateau de Vélizy, et au sud par le plateau de Saclay. Dès le début de l’aviation, ces zones ont été élues par les constructeurs d’avion pour installer leurs terrains de montage et d’essai. En effet leurs usines étaient généralement le long de la Seine, dans des régions industrialisées, pas trop loin de Paris, et bénéficiant de la voie de communication du grand fleuve. Mais il leur fallait de l’espace pour pouvoir faire voler leurs avions, tout en ne s’éloignant pas trop de Paris.

1907-1913- : REP (Toussus)
1909 : Maurice Farman (Toussus)
1909-1966 : Blériot (Buc)
1910 : Henri Farman (Toussus)
1912 -1919 : Gabriel Borel (Châteaufort)
1917-1935 : Mérantais (Magny-les-H)
1930-1989 : Caudron (Guyancourt)
1932-1940 : Toussus-Paris

Après Issy-les-Moulineaux – où les militaires installent en 1905 le premier champ d’aviation, et où Blériot, Santos Dumont et Farman y réalisent quelques exploits, apparaissent les terrains de Saint-Cyr-l’Ecole, Satory, Toussus-le-Noble, Buc, Villacoublay, et enfin Châteaufort.

A noter que dès 1897, c’est sur le camp militaire de Satory à Versailles que Clément Ader avait effectué un premier vol sur son AVION III. L’Armée transfèrera ses activités aéronautiques de Satory à Villacoublay en 1911.

Sur cette carte de 1914 apparaissent bien les terrains du versant nord de la Bièvre : Satory, St-Cyr et Villacoublay, ainsi que ceux de Buc et Châteaufort. Mais curieusement celui de Blériot à Buc, pourtant important et ouvert en 1909, a été oublié !

L’explication figure dans l’appellation erronée du terrain de Toussus appelé ici Aérodrome de Buc… Il est vrai qu’ils étaient très proches…

Toussus-le-Noble

En 1907, Robert Esnault-Pelterie (REP) est le premier à s’installer sur le plateau de Saclay en louant 58 ha à Toussus-le-Noble.

En 1909, c’est Maurice Farman qui loue un terrain de 18 ha au sud de celui de REP. Il est très vite rejoint par son frère Henry. Il n’y a pas de délimitation entre les deux aérodromes.

Mais les agriculteurs – début d’une histoire à répétition – n’apprécient pas ces machines volantes qui effraient le bétail et abîment les récoltes lors de leur nombreux atterrissages inopinés en campagne… Ils vont même jusqu’à installer des pièges pour les avions en plantant des peupliers dans leur champ !

Les premières années de Toussus-le-Noble, période de balbutiements de l’aviation, sont l’occasion de battre un maximum de records dans tous les domaines : altitude, vitesse, distance parcourue, etc.

Pendant la première guerre mondiale, les frères Farman construisent des avions de reconnaissance et de bombardement (6000 avions construits entre 1914 et 1918).

En 1917, afin d’avoir plus d’espace pour construire leurs avions militaires, les frères Farman ouvrent le terrain de Mérantais à Magny-les-Hameaux où ils construisent un grand hangar à haubans. Celui-ci sera, dans les années 30, déplacé au nord de l’aérodrome de Toussus-le-Noble où on peut encore le voir aujourd’hui.

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