Les Loges-en-Josas
Les Loges-en-Josas est un petit village rural - 1800 habitants - à 22 km de Paris et 4 km de Versailles.
Une partie du village se trouve dans la vallée de la Bièvre, l’autre partie est située sur le plateau de Saclay. Son vieux centre est pittoresque, avec sa mairie, autrefois mairie-école, son sympathique café-restaurant et son église Saint-Eustache de la fin du XVIIIème siècle.
Les vitraux, modernes et originaux ont été conçus par les maîtres verriers logeois Annie et Patrick Confetti.
Un peu plus loin dans la Grande Rue, se trouve le Fief du Renard, un petit château du XVIIème siècle, qui a une cave médiévale.
On ne peut pas parler des Loges sans parler de son imbrication avec les communes voisines et leurs personnalités associées : Versailles et Louis XIV bien sûr, mais aussi Jouy-en-Josas et Oberkampf, Buc et Blériot, Toussus-le-Noble et les frères Farman.
Peu de souvenirs restent des ouvriers logeois qui ont certainement travaillé au gigantesque chantier du château et du parc de Versailles, qui s’est étalé sur 30 ans à partir de 1664, mais il en reste encore beaucoup de traces, comme les installations de captage et de transport des eaux du plateau pour alimenter les fontaines du Parc de Versailles.
Une autre passion de Louis XIV était la chasse. Pour éviter que le gibier ne quitte ses forêts, il a construit un mur de 43 km de long autour du château, haut de 3m et entrecoupé de 24 portes d’accès. Il en reste deux aux Loges : la Maison forestière de Petit-Jouy, et la Porte des Loges au rond-point de la Garenne. À noter que cette dernière a été déplacée pierre par pierre de 100 m en 1975 pour permettre la construction de la zone industrielle !
Jouy-en-Josas a été célèbre pour sa manufacture de toiles imprimées créée par Christophe-Philippe Oberkampf. Les petites maisons de la rue Charles de Gaulle à Petit-Jouy rappellent celles des blanchisseuses, qui rinçaient les toiles de Jouy dans la Bièvre et les faisaient sécher sur l’herbe de ses rives.
Mais l’histoire a voulu que la saga d’Oberkampf rejaillisse sur notre commune : deux frères banquiers, Jules et James Mallet ont épousé les deux filles d’Oberkampf, Laure et Émilie.
Le fils de Laure, Alphonse Mallet a fait construire en 1875 le château des Côtes, qui se situe à cheval sur les Loges et sur Jouy. Son entrée étant sur les Loges, il est considéré comme logeois ! La ferme du château s’étendait tout autour et une grande partie des terres agricoles des Loges appartenait aux Mallet.
A la suite de l’occupation du château par les troupes allemandes durant la deuxième guerre mondiale, ses propriétaires l’ont vendu en 1950 à la Charité Maternelle de Paris, qui en a fait un centre de cardiologie infantile. Le Centre pédiatrique des Côtes qui existe toujours, a élargi son champ d’activité, et accueille aujourd’hui 60 enfants malades.
Mais le village des Loges a aussi existé par lui-même : au temps des croisades, l’Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem s’est vu attribuer en 1180 une terre aux Loges pour y construire un hôpital (soins et hospitalité) et une ferme. A la Révolution française, en 1791, la suppression des ordres de chevalerie met fin à l’Hôpital des Loges, mais l’ensemble de l’exploitation agricole continue son activité jusqu’en 1976. Les lieux sont ensuite transformés en logements et sont tout naturellement nommés « Ferme de l’Hôpital ».
En 1882, un riche héritier, Hugues Krafft, revenant d’un long périple autour du monde et s’étant entiché du Japon, a acheté 12 ha de terrain aux Loges où il a construit une belle villa qu’il a entourée d’un jardin japonais. Pour cela il a fait venir du Japon un jardinier japonais, les pièces détachées des constructions, et de nombreuses essences d’arbres et de fleurs inconnues ici. Il a appelé cette magnifique propriété entourée de son extraordinaire jardin exotique Midori-No-Sato – qui se traduit par colline de la fraîche verdure. Il recevait de nombreuses personnalités artistiques et littéraires de l’époque. Malheureusement après la mort d’Hugues Krafft en 1935, le petit paradis qu’il avait créé a petit à petit été envahi par la végétation. Les actuels propriétaire tentent de le faire renaître… Et le quartier a conservé le nom de Midori.
Sur le plan agricole, il ne reste plus aujourd’hui de ferme aux Loges : le dernier agriculteur a pris sa retraite en 1970. Heureusement le site de la Haute Vallée de la Bièvre (2 000 ha environ) a été classé en juillet 2000, et une grande surface de terres agricoles a été “ sanctuarisée ” en 2013 par la création d’une ZPNAF (Zone de protection naturelle, agricole et forestière). Cette disposition nous protège ainsi de l’expansion de l’OIN Paris-Saclay, projet phare du Grand-Paris créé en 2010, qui devrait à terme (2030) concentrer près du quart de la Recherche française sur le Plateau de Saclay…
Mais depuis 2022 deux jeunes agriculteurs ont implanté aux Loges sur un terrain appartenant à la mairie une ferme maraîchère, redonnant un caractère rural à notre village !